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Le gouvernement français menace un prêtre pour avoir appelé sur Instagram à lutter contre les tentations homosexuelles


Le Père Mattieu Raffray.

Par Jeanne Smits — Traduit par Campagne Québec-Vie — Photo :

16 avril 2024, Paris (LifeSiteNews) — Trois semaines après avoir été menacé de poursuites pénales en raison d’une vidéo qu’il a postée sur internet sur le thème de la maîtrise de soi, Matthieu Raffray, un prêtre français membre de l’Institut traditionnel du Bon Pasteur, n’a toujours pas reçu de nouvelles des autorités judiciaires en France. La menace est venue de la ministre française responsable de « l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations », Aurore Bergé, suite aux propos du prêtre catholique sur nos « faiblesses », parmi lesquelles il a cité l’homosexualité. Le père Raffray, qui s’est entretenu avec LifeSite dimanche, a déclaré qu’il maintenait ses propos et qu’il les assumait « pleinement ».

La courte vidéo, dans laquelle le père Raffray parle de la résistance aux différentes tentations, a été postée le 15 mars sur Instagram. Elle parle de la capacité de l’homme à lutter contre des faiblesses personnelles telles que la « gourmandise », la « colère » et les « tendances homosexuelles », mentionnant tous les « vices » (tendances à commettre des péchés particuliers) et les « péchés » qui « peuvent se retrouver dans l’humanité », en suivant les catégories morales de l’Église catholique. Il a ajouté que le diable essaiera toujours de faire croire aux pécheurs qu’ils n’ont pas la capacité de s’abstenir d’actes peccamineux, les incitant à abandonner le combat spirituel.

La vidéo Instagram avait un thème religieux clair, souligné par le fait que le père Raffray portait une soutane et un col clérical tout en parlant en tant que prêtre d’une variété de péchés.

Il n’a utilisé les mots « homosexuel » et « tendance à l’homosexualité » qu’incidemment, tout en décrivant d’autres types de faiblesses, mais cela a suffi à déclencher un rapport sur Instagram, peut-être par un spectateur militant homosexuel. Il est intéressant de noter que la vidéo n’a pas été supprimée par Instagram, ce qui signifie qu’elle a été considérée comme n’ayant pas enfreint le code d’utilisation du média social.

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Cependant, le signalement a dû être rapporté d’une manière ou d’une autre à la « ministre française des discriminations », Aurore Bergé, qui a immédiatement posté un message sur X annonçant qu’elle avait chargé la « Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH) de faire un signalement au procureur de la République » sur la base de l’article du Code criminel obligeant « toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit est tenu d’en donner avis sans délai au procureur de la République ».

Elle n’a pas mentionné le P. Raffray, se contentant de parler de « propos intolérables sur l’homosexualité que je me refuse à reproduire ici ». Cependant, la DILCRAH a publié sa propre réaction quelques minutes plus tard, confirmant qu’elle avait « notifié au Procureur de la République les propos homophobes tenus par M. Raffray sur ses comptes de médias sociaux ». L’association a ajouté : « Les thérapies dites de conversion sont illégales depuis 2022. Parler de l’homosexualité comme d’une faiblesse est une honte ».

Dans la vidéo du père Raffray, il n’y a pas une seule référence aux « thérapies de conversion ». Il n’y avait pas non plus de trace de « haine » ou même de « diffamation » anti-LGBT, qui est la seule qualification pénale possible qui pourrait théoriquement être utilisée contre lui.

La déclaration maladroite de la ministre et la réponse immédiate et sévère du DILCRAH visaient clairement à intimider un prêtre catholique et à donner l’impression que l’affirmation des enseignements catholiques concernant l’activité homosexuelle et le rappel de l’obligation personnelle des croyants de résister à toute forme de vice sont illégaux. Elle témoigne d’une volonté évidente de persécuter un prêtre catholique, même s’il ne faisait que mentionner les recommandations de l’Église à ses fidèles face à la tentation.

Cependant, les chances que la procédure aboutisse à un procès en bonne et due forme sont vraiment infimes. Et même si un procès devait avoir lieu, les tribunaux français ont établi une jurisprudence très claire qui s’abstient de condamner les catholiques pour « diffusion de l’enseignement de l’Église » au nom de la liberté religieuse et de la liberté d’expression et d’opinion.

C’est ainsi qu’un groupe de laïcs catholiques français, Renaissance Catholique, a été poursuivi devant les tribunaux pénaux par une association LGBT, « Stop Homophobie », pour avoir publié la « Déclaration des vérités relatives à certaines des erreurs les plus courantes dans la vie de l’Église de notre temps » des cardinaux Raymond Burke et Janis Pujats et des évêques Athanasius Schneider, Tomasz Peta et Jan Pavel Lenga ; l’ouvrage comprenait une section sur les actes homosexuels présentés comme un « péché grave ». Un tribunal pénal parisien a innocenté Renaissance Catholique de toute infraction à la législation française « antiraciste » qui énumère toutes les discriminations et tous les actes racistes possibles fondés sur la race, la nationalité, la religion, l’appartenance ethnique, « l’orientation sexuelle » et d’autres éléments similaires.

Les trois juges ont déclaré que pour qu’il y ait discrimination, des facteurs doivent être pris en compte, notamment la nature du public, la manière dont il reçoit l’information et le « contexte ». Pour qu’il y ait violation de la loi, il faudrait que les auteurs aient « l’intention d’exhorter le public à commettre une discrimination illégale ». Ce n’est manifestement pas le cas dans la vidéo du père Raffray, qui encourage les catholiques à s’efforcer personnellement de vivre selon la morale prêchée par l’Église.

Il est intéressant de noter que les juges ont ajouté que le texte litigieux devait être compris dans le « champ lexical » du « devoir moral » des fidèles de « témoigner de ces vérités » « aux yeux du juge divin et de leur propre conscience ». Par conséquent, les juges ont décidé que le texte « se rapportait à l’idée de convictions religieuses et ne conduisait à rien d’autre, pour le lecteur, qu’à un examen de conscience personnel ».

Au cours des dix dernières années, une poignée de poursuites similaires en France ont abouti à l’acquittement de catholiques au nom de la liberté religieuse. Cependant, ces affaires prennent du temps et de l’argent à combattre et peuvent être considérées comme une forme délibérée de harcèlement de la part d’associations LGBT privées.

Dans le cas du Père Raffray, Aurore Bergé a demandé une action publique que le Procureur, chargé de la défense du « bien public », peut mettre en œuvre ou non au regard de la législation et de la jurisprudence existantes. Les options les plus probables du Procureur dans ce cas sont de ne rien faire ou d’ordonner une enquête qui impliquerait la vérification des propos du prêtre ou éventuellement une audition, et l’affaire pourrait alors être classée sans suite.

Ce serait évidemment la meilleure solution pour le père Raffray. En revanche, si un procès était ordonné, il pourrait contribuer à confirmer la jurisprudence existante en faveur des libertés religieuses des catholiques.

Néanmoins, il serait imprudent d’exclure complètement un durcissement de la persécution des catholiques par une interprétation large de la loi — bien que cela soit en contradiction avec les principes du Code criminel qui appellent à une interprétation restrictive de ses dispositions, dans l’intérêt des droits de l’accusé.

Lors de son entretien avec LifeSite, le père Raffray a souligné que le fait qu’Instagram n’ait pas retiré la vidéo est déjà le signe que ses propos n’étaient ni diffamatoires ni haineux. « En revanche, j’ai reçu des milliers de messages haineux » après la dénonciation publique de la ministre Aurore Bergé, a-t-il déclaré. Il a publié une courte vidéo (« story ») présentant les accusations violentes de ses détracteurs et a reçu en retour autant de messages de soutien.

« Au train où vont les choses, j’aurais tout aussi bien pu être menacé d’une action en justice par des groupements professionnels de boulangers et de pâtissiers parce que j’ai parlé de la gourmandise comme d’une faiblesse », a-t-il plaisanté. Plus sérieusement, il a ajouté que l’encouragement à lutter contre les excès et à rechercher la modération et la vertu ne peut en aucun cas être présenté comme un « discours de haine » : Platon, Aristote, les stoïciens et d’innombrables moralistes depuis l’Antiquité n’ont fait que cela au fil des siècles.

Le Père Raffray, qui est très actif sur les médias sociaux et touche des milliers de personnes, y compris de nombreux jeunes qui n’ont jamais été baptisés et qui sont à la recherche de leurs racines religieuses, a également déclaré à LifeSite qu’il avait été la cible d’activistes LGBT sur X en janvier lorsqu’il a pris la défense du Père Guilhem Le Coq de la Fraternité Saint-Pierre qui avait été critiqué pour avoir suggéré qu’un jeune homme ayant des « tendances homophiles » pourrait suivre une « retraite spirituelle ». Le père Le Coq a également été accusé de promouvoir une « thérapie de conversion » illégale.

Le père Raffray a commenté les réactions haineuses en ces termes : « Toute retraite spirituelle est une thérapie de conversion. Depuis les débuts du catholicisme, les chrétiens se sont retirés du monde pour se mettre en présence du Seigneur et devenir de meilleures personnes. Ignorance crasse et déformation intentionnelle des faits : nous avons là un exemple condensé du mode de fonctionnement des activistes LGBT ».



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